"La Photographie est une évidence poussée, chargée, comme si elle caricaturait, non la figure de ce qu'elle représente (c'est tout le contraire), mais son existence même. L'image, dit la phénoménologie, est un néant d'objet. Or, dans la Photographie, ce que je pose n'est pas seulement l'absence de l'objet; c'est aussi d'un même mouvement, à égalité, que cet objet a bien existé et qu'il a été là où je le vois.
C'est ici qu'est la folie; car jusqu'à ce jour, aucune représentation ne pouvait m'assurer du passé de la chose, sinon par des relais; mais avec la Photographie ma certitude est immédiate. Personne au monde ne peut me détromper. La Photographie devient alors un medium bizarre, une nouvelle forme d'hallucination: fausse au niveau de la perception, vraie au niveau du temps: une hallucination tempérée, en quelque sorte, partagée (d'un coté "ce n'est pas là", de l'autre "mais cela a bien été") : image folle, frottée de réel".
Roland Barthes, La chambre claire. Notes sur la Photographie
Editions du Seuil / Cahiers du Cinéma, 1979, p. 177.
2 commentaires:
J'ai parcouru votre site j'aime beaucoup cette ambiance très beau cadrage belle prise de lumière très poétique rien n'est laisse au hasard
j'aime beaucoup
bravo
le noir et blanc donne de la dimension
helene vincent
comme il me parle en ce moment ce texte de R.Barthes !
je viens de parcourir encore une fois "le passage".....émotion chaque photo que tu as choisie renforce la suivante et le tout c'est ce qu'écrit Barthès en particulier "ce que je pose n'est pas seulement l'absence de l'objet, c'est aussi d'un même mouvement, à égalité, que cet objet a bien existé et qu'il a été là où je le vois"
bise
maman
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